Paysage Brésilien

« Satan, Satan ! Sors de ces lieux, tu n’est pas le bienvenu dans ces bureaux. laisse la lumière du tout puissant investir et briller sur la fonction de notre nouveau gouverneur ici présent. jésus est l’unique guide des fonctionnaires qui travaillent dans ces lieux à la bonne marche de notre état » Voici à peu près le compte rendu d’une vidéo partagé sur Facebook. la cérémonie d’investiture d’un nouveau responsable de gouvernement dans l’état du Ceara au Brésil, plus précisément l’exorcisme d’une fonction. Curieux, non ?

Lorsque je vivais au Brésil, en marchant dans la rue, je voyais ou entendais des séances exorcisme plusieurs fois par semaine. Souvent des exorcismes de lieux, dans des maisons ou des églises avant la messe et parfois des exorcisme de personnes qui faisaient la queue pour passer devant un pasteur qui leur mettait la main sur le crâne en scandant des sortes d’incantations. Jamais je n’aurais imaginé avec mes préjugés et les images du Brésil que je gardais dans ma tête d’européen que dans ce pays le combat contre le diable soit une affaire aussi importante.

Toute sorte de pratiques d’église un peu surannée ont lieu, comme le vente de balais bénis, pour chasser le diable de la cuisine - vendus à un prix équivalent à un mois de salaire pour un Brésilien, c’est dire l’importance du problème du diable. Sans parler de la dîme, 10% du salaire versé à l’Église.

En fait les églises évangéliques ont été une contre attaque au socialisme qui régnait depuis une vingtaine d’année sur le pays. Bataille gagnée. Aujourd’hui il me semble que la grande masse de la population aussi bien pauvre que riche se réclame d’obédience évangélique, avec une offre hyper diversifiée. Des dizaines et de dizaines de cultes différents. Tous accusant l’église voisine de prêcher contre la bonne parole. Des discours correspondant chaque fois au  publique visé, Favela, classe moyenne, classe supérieur. Et avec Bolsonaro ça a été le couronnement de l’aventure. J’étais surpris lorsqu’une amis qui était vendeuse dans la rue et qui était devenue propriétaire de sa maison grâce aux programmes sociaux, m’a dit qu’elle votait Bolsonaro car il voulait faire la volonté du Seigneur.

Dans les grandes lignes, sur les deux arguments qui se sont affrontés lors de la campagne électorale qui a mené Bolsonaro au pouvoir, les brésiliens ont été plus sensibles à l’argument de la peur morale qu’à celui de la peur économique. Chasser le diable du pays fut plus important que d’arriver à boucler les fin de mois.

Mais en réalité ce fut la spiritualité qui était prise en otage. Une qualité du peuple brésilien qui ne demandait qu’à être exploitée. Soumise à l’argent du conquistador, du Bandeirante en Brésilien, de celui qui un jour s’imposât comme maître du pays et des richesse. Celui qui se sent plus chez lui sur une plage de Miami que sur Copacabana. Celui qui haït son propre pays et qui aspire à le vendre au moins offrant, facilitateur d’un rabais qui lui offrira sa petite  fortune. Tiens, tout d’un coup j’ai l’impression de parler de la France sur ce dernier point !

En fin de compte, dans mes derniers mois au Brésil j’ai malheureusement vu ce que je n’avais pas encore vu depuis trois années passées dans ce pays. C’est une dernière et triste image d’Épinal que tout européen à en tête : celle des enfants des rues; errant, mendiant et parfois sniffant un petit sac de colle. Ils étaient de retour. Les effets de la perte économique ne tardent pas à transparaître dans le quotidien et les petits chenapans des rues livrés à eux mêmes déambulent, importunant les bonnes gens. Mais rappelez-vous ce slogan des Bolsominions (supporters de Bolsonaro)  « Bandido bom é bandido morto ! » « Un bon bandit est un bandit mort ! »… Oh, monde cruel.

Désormais un message d’espoir vient finalement d’arriver avec le retour aux affaires de Lula. Vu comme un dictateur socialiste, un voleur et comme le diable il y a peu. Un diable voleur qui espérons le, continuera à offrir à son peuple la clef et les avantages du monde moderne comme il l’a fait ces vingt dernières années.

Les messagers bienveillants sont toujours porteurs d’espoir. Clique ici : https://www.raffu.art/oeuvres/p/le-nouvel-herms

Précédent
Précédent

Un Karma d’Enfer !

Suivant
Suivant

LA FLAMME